Aller au contenu principal

Éduquer sans punir son enfant : 5 alternatives simples à mettre en pratique

On punit les enfants pour leur faire prendre conscience qu’ils ont dit ou fait une grosse bêtise. Mettre au coin son enfant ou le priver de dessins animés sont des techniques souvent utilisées comme principe éducatif afin de faire respecter une certaine discipline. Et vous avez raison. La discipline avec les enfants est primordiale. Mais il ne faut pas confondre la discipline avec un règlement strict, de la sévérité et des conflits. La discipline va de pair avec l’éducation et comment faire grandir son enfant. Mais avant de recourir à la punition, avez-vous déjà utilisé les alternatives suivantes pour que votre enfant apprenne de ses erreurs ? Les nounous Kangourou Kids vous donnent leurs astuces lorsqu’un enfant devient désobéissant, qu’il fait un caprice ou une grosse colère.
alternatives-punition-enfants parents

La discipline n’est pas innée, c’est un acquis social que vous enseignez à votre enfant pour qu’il comprenne les comportements qui sont acceptables ou non dans la vie en collectivité. La discipline signifie l’apprentissage des règles. La punition doit être considérée comme un outil, mais pas le seul outil. Les parents ont à portée de main une multitude d’outils pour faire apprendre et faire grandir leur enfant. Encore faut-il les connaître. On vous a sorti 5 outils qui vous pouvez utiliser pour répondre à certaines situations avant d’en venir à la punition. 😉

 

1 – Faire une pause quand on pressent une grosse colère

Vous demandez à votre enfant de ranger ses jouets, car c’est l’heure de se brosser les dents et d’aller se coucher. Il continue de jouer et fait semblant de ne pas vous avoir entendu. Vous répétez qu’il est temps d’aller au lit. Le ton monte et votre enfant vous répond en criant qu’il ne veut pas. Vous connaissez votre enfant et vous savez qu’une grosse colère est en cours de préparation. Au lieu de gronder et de punir votre enfant, cassez tout de suite le schéma dans lequel vous êtes entré : lui donner une consigne, il dit non. Vous répétez et toujours non.

 

Prenez votre enfant et isolez-vous avec lui dans sa chambre. Il va certainement crier et hurler, mais répétez-lui : « Je veux que tu te calmes. Je vais rester avec toi et t’aider à ce que tu retrouves ton calme pour qu’ensuite nous puissions parler sans se fâcher ». À cet instant, vous provoquez une pause. Cette méthode doit permettre à l’enfant de se calmer tranquillement avant qu’une grosse colère se déclenche. Il faut prendre un moment seul avec son enfant pour l’accompagner dans la gestion de ses émotions. Les enfants en bas-âge (avant 10 ans) ont des difficultés pour réguler leurs émotions. Tout de suite, ça explose. La méthode de la pause va lui permettre de comprendre ses émotions, de travailler dessus pour pouvoir mieux les appréhender.

 

L’enfant va comprendre de lui-même que son comportement n’est pas adéquat et que vous êtes là pour l’aider et non le punir. Prendre une pause permet d’anticiper et même d’éviter une crise avant qu’elle ne survienne. Avec le temps, l’enfant comprendra mieux ses émotions et sera en capacité de mettre des mots dessus. Au final, il sera mieux armé pour gérer ses émotions.  

 

2 – Quand il crie, on chuchote

Un peu comme avec le temps de pause, le chuchotement est un outil efficace face à son enfant qui est dans un état d’énervement ou d’excitation. Le procédé est à utiliser dans certaines situations comme par exemple, quand il y a beaucoup de monde. Vous êtes en soirée avec des amis et vous discutez, rigolez entre vous. Pendant ce temps, votre enfant s’ennuie, il est fatigué. Il commence à crier pour se faire remarquer et demande des chips alors que vous lui avez interdit. Mettez-vous à l’oreille de votre enfant et chuchotez-lui quelque chose : « Il faut que je te dise quelque chose. Est-ce que tu sais où est Doudou ? Tu veux qu’on aille le retrouver pour jouer avec lui ? Je t’accompagne dans le salon avant de retourner avec les grands, d’accord ? »

 

  • Première chose : le chuchotement va permettre de détendre l’atmosphère dans un environnement animé et va faire en sorte que votre enfant se concentre sur votre voix. Dans une telle situation, le chuchotement intervient comme un élément de surprise, car l’enfant ne s’y attend pas.
     
  • Deuxième point : une fois qu’on a capté toute son attention, on détourne le sujet de sa colère et on lui propose de faire quelque chose qu’il aime et qui l’aidera à se calmer.
     
  • Troisième et dernière chose à retenir de cette méthode : le chuchotement permet de montrer à l’enfant qu’on l’a entendu, qu’on est à son écoute. Il n’est plus nécessaire de hausser le ton ou de punir. Proposez à votre enfant de passer un moment avec lui avant de retourner à vos occupations.

 

3 - Séparer pour mieux comprendre

Quand vos enfants jouent ensemble ou qu’ils jouent avec des amis et que vous voyez un conflit venir, intervenez et séparez-les sans plus attendre. La méthode de la compartimentation s’applique quand il y a plusieurs enfants et que l’ambiance devient électrique.

 

Votre enfant est en train de s’amuser avec le fils des voisins. Ils se sont lancés dans une aventure épique. Les deux chevaliers parcourent le monde à la recherche de la grotte du dragon pour retrouver le trésor perdu. Ils traversent le jardin de long en large, ils montent sur la balançoire pour gravir de hautes montagnes, s’enfoncent dans la haie afin de franchir les marais maudits, marchent prudemment dans le bac à sable pour ne pas se faire aspirer par les sables mouvants et quand vient le moment de prendre une monture, c’est le drame ! Il n’y a qu’un balai pour faire office de cheval. Les deux enfants commencent à se disputer la propriété du canasson. Vous voyez la scène et sentez la tension monter. Intervenez avant que cela n’aille plus loin.

 

Séparez les enfants ! Dites à votre fils que vous souhaitez qu’il aille dessiner son aventure de chevaliers dans le salon et faites de même avec son petit camarade. Mais demandez-lui d’aller dessiner dans la cuisine. Laissez-les se calmer quelques minutes. Quand vous sentez que l’ambiance s’est apaisée, réunissez-les et demandez-leur s’ils sont prêts à rejouer ensemble calmement et à se prêter le balai chacun leur tour ? Si des bagarres recommencent, ne les punissez pas, mais séparez-les à nouveau. Plus longtemps si nécessaire ou essayez de trouver un autre objet qui fera office de monture.

 

La compartimentation permet de résoudre un conflit de façon équitable, sans accuser un enfant plus qu’un autre. De cette manière, les petits apprennent la gestion du conflit par eux-mêmes. Ils comprendront qu’il est préférable de trouver une solution entre eux quand survient un désaccord plutôt que de laisser un adulte se mêler de leurs histoires et couper brusquement leur partie de jeu.

 

4 -   Accompagner son enfant dans la réalisation de tâches

Tous les jours, vous êtes obligés de batailler avec votre enfant pour qu’il range ses jouets, qu’il éteigne la télé, qu’il mette un bonnet avant d’aller dehors, qu’il se couche, etc. Trop souvent, votre enfant ronchonne ou refuse catégoriquement de respecter votre demande. Parfois même, il s’énerve ou se met à pleurer. Vous connaissez votre enfant et vous savez qu’une consigne sera plus difficile à appliquer qu’une autre.

 

Anticiper ce comportement et accompagner votre enfant dans la réalisation d’une tâche. Il faut garder à l’esprit que les enfants, jusqu’à 5 ans, n’apprécient pas les transitions, être interrompus dans ce qu’ils sont en train de faire. Il ne s’agit pas d’un caprice, mais juste d’une difficulté pour le jeune enfant de passer d’une action à une autre. Une fois qu’on sait cela, ce comportement propre au jeune enfant, il vaut mieux l’accompagner dans les transitions que de le punir. La punition dans de telles circonstances serait vécue comme injuste par l’enfant qui ne comprend ce qu’il fait de mal.

 

Noémie s’est lancée dans une grande mission. Tous ses amis, les peluches, sont tombées malades. Heureusement, en tant que brillante spécialiste de la fièvre du nounours, Docteur Noémie a bien l’intention de tous les sauver. Vous rendez-vous compte de l’importance capitale de son travail ? Et là, maman débarque : « Noémie, ma chérie, range tes jouets, on va manger ». Quel affront ! Comment maman peut me couper en plein milieu d’une opération chirurgicale de doudou aussi délicate. Non, non, non et non !

 

Au lieu de couper brusquement le jeu de Noémie, maman arrive et explique à sa fille qu’il est temps que ses peluches se reposent après tous les traitements qu’ils ont reçu. Maman va jouer le rôle de l’infirmière et précise qu’elles ont encore cinq minutes pour mettre les peluches au lit avant d’aller manger. Maman et Noémie rangent les peluches ensemble, leur font un bisou avant de se diriger vers la cuisine.

 

Pour un enfant, ce qu’il est en train de faire relève toujours d’une grande importance. De surcroît, quand on lui demande de ranger quelque chose, les petits n’ont pas toujours la notion de ce qu’ils sont capables de faire. Une petite tâche comme ranger ses jouets devient vite insurmontable. Pour aider, il faut lui montrer que la tâche demandée n’est pas si difficile. Maman et papa peuvent aider. Avec le temps, il faudra le faire tout seul.

 

5 – Laisser le temps de la réflexion à l’enfant

Faire un décompte jusqu’à 3 est une méthode bien connue des parents. Une pratique souvent utilisée mais qui n’est pas recommandée. Quand on demande quelque chose à son enfant, mais qu’il refuse de l’appliquer, on va énoncer les règles. Je te laisse réfléchir tranquillement à ce que je viens de te demander et de me dire si tu es d’accord ou non. Si tu n’es pas d’accord, il y aura des conséquences.

 

Il est recommandé de laisser un temps de réflexion à l’enfant, mais il n’est pas nécessaire de la presser en lançant un compte à rebours. Au bout de quelques minutes, soit l’enfant vient spontanément vous dire ce qu’il a décidé, soit vous lui demandez s’il a eu le temps de prendre une décision. Même si votre enfant bougonne, lui laisser le temps de la réflexion lui permet de peser le pour et le contre de la situation. De plus, il apprend à assumer ses choix.

 

Clara est dans le salon en train de jouer. À plusieurs reprises, vous lui dites qu’il est l’heure de prendre le bain. Définitivement aujourd’hui, Clara a décidé de n’en faire qu’à sa tête et refuse catégoriquement. Maman explique calmement à Clara : « Je t’ai demandé plusieurs fois de te préparer pour aller prendre le bain. Je te laisse le choix. On y va maintenant ensemble ou alors tu préfères y aller dans 5 min avec papa. Je te laisse réfléchir, mais si tu me redis non, il y aura une conséquence ».

 

Avant d’en arriver à la punition, il est nécessaire d’énoncer les consignes. Un enfant doit comprendre que ses parents sont là pour apporter des règles. Quand ces règles ne sont pas respectées, il y a une conséquence. Si Clara continue de dire non, sa maman appliquera ses consignes et demandera à Clara d’aller dans sa chambre pour réfléchir sur son comportement. En verbalisant la situation, l’enfant connaît les règles du jeu. Il aura toujours confiance en vous, car vous lui avez expliqué ce qui va se passer. Ensuite, libre à lui de suivre les directives ou de les refuser. S’il les refuse, il saura en toute connaissance de cause ce qui l’attend.

 

Et là question de la punition chez les plus petits ?

Punir les jeunes enfants est une chose, mais sanctionner un bébé, avant 3 ans, demande plus de retenue de la part des parents. À cet âge, on ne peut pas dire qu’ils font des bêtises à proprement parler. Ils font des expériences et cherchent à découvrir ce qu’elles provoquent. Cela peut-être de créer une fâcherie de ses parents. Mais le concept de ce qu’on a le droit de faire ou non n’est pas tangible pour l’enfant en bas âge. Avec les petits, maman et papa doivent faire preuve de patience et de constance.

 

Si votre bébé touche à un objet interdit, on lui dit non et on range l’objet autre part. S’il fait une grosse colère parce qu’il a vu un jouet dans le magasin, éloignez-vous dans un endroit calme et soyez ferme sur le non. Ce n’est pas nécessaire d’en rajouter. Quand il se calme, dites-lui pardon, pour que votre enfant comprenne que toute bêtise est excusable et que maman et papa l’aiment toujours autant.

 

Ce qu’il faut retenir de ces alternatives à la punition chez l’enfant

Voici quelques alternatives qui permettront aux parents d’éviter la punition. Il y en a bien d’autres. Observons une chose sur ces outils disciplinaires. On retrouve un point commun dans les 5 exemples que nous avons vu précédemment : la communication. Tant que vous maintenez le lien avec votre enfant en verbalisant la situation, le comportement, les émotions, les conséquences, vous aidez votre enfant à prendre du recul. Les petits n’ont pas la capacité d’appréhender les évènements comme les grands. Il faut donc l’aider à cela.

 

L’apprentissage de la discipline et de l’obéissance demande du temps. Mais c’est un investissement gagnant. L’enfant apprendra petit à petit les codes de la société, ce qu’on peut faire et ne pas faire. Il apprendra aussi à intellectualiser la situation pour adopter le meilleur comportement.  Enfin, l’enfant découvre que l’on peut résoudre un problème, un conflit dans le calme et la bienveillance.

 

Être parent, c’est un travail de tous les jours, mais c’est peut-être le plus beau travail de votre vie. 😊

Partagez cet article

Ces articles peuvent également vous intéresser


CAP AEPE

🎓 Avec Kiwi Institute (organisme de formation intégré au réseau), Kangourou Kids propose des formations professionnalisantes et diplômantes dans le domaine de la Petite Enfance.